ITB STRASBOURG 2015-2017
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Question 53 : Quelles sont les différences essentielles entre les théories classiques et keynésiennes ?

Aller en bas

Question 53 : Quelles sont les différences essentielles entre les théories classiques et keynésiennes ? Empty Question 53 : Quelles sont les différences essentielles entre les théories classiques et keynésiennes ?

Message par AKOURI Lun 29 Fév - 19:16

Question 53 :

Quelles sont les différences essentielles entre les théories classiques et keynésiennes ?


Introduction :

Les théories classiques ont été développées dans le contexte particulier de la révolution industrielle, entre la fin du 18ème siècle et de la première moitié du 19ème siècle.
Jean Maynard Keynes 1883-1946 est un économiste britannique qui a eu une influence considérable sur la pensée économique. Il a développé ses théories en réponse à la crise de 1929 aux Etats Unis.
A la fin de la première Guerre Mondiale, il participe aux discussions du traité de Versailles. Après la seconde Guerre Mondiale, il propose aux débats de Bretton Woods la création d’une monnaie internationale, mais son idée est rejetée par les américains.
Les deux chefs de file de la pensée classiques sont Adam SMITH 1723-1790 et David RICARDO 1772-1823, tous deux Britanniques, une troisième figure emblématique du courant classique apparaît en France : Jean Baptiste SAY 1767-1832.
La révolution industrielle caractérise le passage d’une société traditionnelle, artisanale, à une société industrielle, dont le système économique dominant est le capitalisme.
Nous verrons dans une première partie l’analyse théorique du fonctionnement de l’économie puis dans une deuxième partie le rôle économique de l’Etat et le rôle de la monnaie.


I/ L’analyse théorique du fonctionnement de l’économie


1.1 Loi de l’Offre et de la Demande


Selon les classiques, c’est la flexibilité des prix qui permet l’équilibre automatique que ce soit sur le marché des biens et services, sur le marché du travail ou sur le marché des capitaux.
D’après A. Smith, l’économie est régie selon un principe de régulation automatique qu’il nomme la « main invisible ». C’est le marché lui-même qui régule l’activité économique, dans un contexte de concurrence internationale ; un libre échange bénéfique pour tout le monde en termes de croissance économique. Chaque pays se spécialise là où il est le meilleur, là où il produit au coût le plus faible par rapport aux autres pays.
Smith parle de théorie de l’avantage absolu, Ricardo va compléter par celle de l’avantage comparatif (=là où il y a le moins de désavantage).
Say met quant à lui en avant la loi des débouchés, selon laquelle l’offre crée sa propre demande. Toute production entraine le versement de revenu, qui va être consommé, la crise de surproduction n’existe donc pas pour les classiques.
Grâce à ces pensées, le commerce économique existe et permet à chaque pays de produire, et de compléter éventuellement par des importations, on parle alors de division internationale du travail.
Keynes, part du libéralisme pour asseoir sa théorie. Selon lui le marché ne peut assurer l’équilibre du système, car à court terme les prix sont rigides et le retour à l’équilibre économique ne peut pas être assuré. L’économie peut très bien se retrouver en sous-emploi lorsque l’offre de biens est supérieure à la demande de biens.
Il réfute la loi des débouchés de Say, critique donc cette idée que l’offre crée la demande. Selon lui, c’est la demande globale effective (=anticipée) qui crée l’offre.
Pour Keynes donc, c’est le fait de dépenser qui stimule l’économie. Il faut stimuler plus précisément l’économie par la dépense publique, de préférence par l’investissement public. L’argent investi provoquera des achats de biens de production, ce qui encouragera l’investissement dans ce domaine, donc une distribution de revenus…C’est le principe du multiplicateur.



1.2. Équilibre/déséquilibre sur le marché du travail et le marché des capitaux

Selon les classiques, sur le marché du travail, la flexibilité des salaires doit assurer l’équilibre de plein emploi. En cas de chômage, la solution sera de baisser les salaires pour entraîner plus de profits pour les entrepreneurs qui vont embaucher et le retour à l’équilibre sera réalisé. Toutes les personnes qui désirent travailler sont embauchées, le chômage qui persiste est donc une situation choisie par les personnes, c’est ce que les libéraux appellent le chômage volontaire. En d’autres termes, tous les obstacles à cette baisse des salaires expliquent l’insuffisance de l’emploi et le chômage (salaire minimum, allocations chômage…).
Enfin, sur le marché des capitaux, selon les classiques, il y a équilibre entre Epargne et Investissement grâce à la flexibilité du taux d’intérêt. L’Epargne permet l’investissement.
Selon Keynes, la flexibilité des salaires ne permet pas d’assurer l’équilibre de plein emploi sur le marché, car une baisse des salaires ne signifie pas plus de profit pour les entrepreneurs, mais une baisse de la demande future et de l’investissement. Pour les keynésiens la crise de surproduction est possible, et une baisse des salaires va aggraver le chômage. Il faut donc stimuler la demande pour augmenter l’emploi.
Il propose une hausse des salaires qui va entraîner une hausse du pouvoir d’achat, de la consommation, ce qui génèrera la hausse de la production et donc de l’offre d’emploi, pour enfin aboutir à une baisse du chômage.
Enfin, pour Keynes, l’égalité épargne-investissement n’est pas assurée sur le marché des capitaux, car les ménages épargnent en fonction de leur revenu (plus le revenu est élevé plus l’épargne est élevée), et les entreprises investissent en fonction des profits escomptés et du taux d’intérêt. La demande d’investissement joue donc un rôle moteur sur la production et sur l’emploi, et pour relancer l’investissement il faut baisser les taux d’intérêts afin de décourager l’épargne.


II/ Le rôle économique de l’Etat et le rôle de la monnaie


2.1. Le rôle de l’Etat

Pour les classiques, l’intervention de l’Etat serait inefficace pour relancer l’activité économique. Les politiques économiques ne servent à rien puisque c’est le marché qui doit assurer le retour au plein emploi.
L’Etat ne doit intervenir que pour assurer le fonctionnement correct du marché, c’est-à-dire pour assurer le libre jeu de la concurrence, on parle d’Etat-gendarme ; il joue aussi un rôle dans l’émission de monnaie en surveillant l’inflation.
Pour Keynes, l’Etat doit intervenir par le biais des politiques économique. Puisque l’équilibre économique n’est plus réalisé automatiquement, et que sans l’intervention de l’Etat le chômage menace de s’installer en permanence, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour rétablir le plein emploi.
Par exemple, en augmentant les dépenses publiques sous forme de grands travaux, l’Etat stimule la consommation, la croissance et l’emploi.


2.2. Le rôle de la monnaie

Pour les classiques, la monnaie est neutre. L’augmentation de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie n’a aucune incidence sur l’économie puisque, en situation de plein emploi, les capacités de production sont pleinement utilisées et l’accroissement de la masse monétaire se traduira par plus d’inflation. La monnaie est uniquement un produit intermédiaire, accepté par tous, pour fluidifier les échanges.
Pour Keynes, la monnaie est active. Elle doit répondre aux besoins de l’économie réelle. Quand la demande d’investissement est élevée et que l’épargne est insuffisante la monnaie doit prendre le relais, elle constitue une avance sur la production qui sera récupérée.
En déclarant que la circulation monétaire stimule l’économie, Keynes rompt complètement avec le libéralisme.


Conclusion :

Nous pouvons conclure que la théorie de l’emploi de Keynes est construite sur la base d’une critique de la théorie classique. Dans cette critique, Keynes argue que les épargnants et les investisseurs ont des stratégies incompatibles qui ne peuvent pas assurer en équilibre sur le marché monétaire, que les prix et les salaires tendent à être rigides d’où l’impossibilité d’un équilibre sur les marchés des produits et du travail, et que des périodes de chômage grave se sont produites ce que la théorie classique dénigre.


AKOURI

Messages : 4
Date d'inscription : 21/02/2016

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum