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Question 19 : Comment le PNB généré rend-il compte des orientations privilégiées par les banques ?

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Question 19 : Comment le PNB généré rend-il compte des orientations privilégiées par les banques ? Empty Question 19 : Comment le PNB généré rend-il compte des orientations privilégiées par les banques ?

Message par nicolas percet Lun 15 Fév - 22:59

INTRODUCTION :
En raison des particularités de l’entreprise banque, un indicateur spécifique est utilisé pour mesurer la contribution spécifique des banques à l’augmentation de la richesse nationale : il s’agit du Produit Net bancaire qui peut se rapprocher de la notion de valeur ajoutée utilisée pour les entreprises non financières.
Elément essentiel du compte de résultat, il peut se définir comme la différence entre les produits et les charges d’exploitations bancaires nés de toutes leurs activités de financement de l’économie et correspond à l’addition de 5 éléments :
• La marge nette d’intérêt ou marge d’intermédiation bancaire
• Les commissions nettes facturées
• Le solde entre les plus-values et les moins-values
• Les dividendes reçues des filiales et participations
• Le solde net entre les autres produits et charges d’exploitation bancaires
Afin de définir comment le PNB généré permet de rendre compte des orientations privilégiées par les banques, nous verrons d’abord que sa répartition par ligne de métier permet d’identifier les axes stratégiques des banques puis nous étudierons comment les évolutions des lignes de métier se traduisent dans l’évolution des stratégies des banques.

I. L’ANALYSE DU PNB PERMET D’IDENTIFIER LES AXES STRATEGIQUES DES BANQUES


A. La répartition du PNB par ligne de métier
Une analyse pertinente consiste à répartir le PNB par grandes lignes de métiers afin d’identifier les activités les plus productrices. On peut notamment distinguer 3 grandes lignes de métiers :
• La banque de détail (Retail banking)
Elle représente environ 67% du PNB des banques françaises en 2014 contre environ 65% en 2010 (Source XERFI France)

• La banque de Financement et d’Investissement (Corporate and Investment Banking)
Elle représente environ 18% du PNB des banques françaises en 2014 contre 20.2% en 2010 Source XERFI France)

• La banque de Gestion d’actifs (Asset Management)
Elle représente environ 15% du PNB des banques françaises en 2014 contre 12.2% en 2010 Source XERFI France).

B. Exemple : l’état des lieux du PNB des banques françaises
Historiquement, le secteur bancaire français est fortement concentré. Ainsi, les 6 premiers groupes bancaires français ont généré, en 2014, 96.9% du PNB réalisé en France par le top 10 des banques opérant dans l’hexagone (137.3 milliard d’euros en 2014, en hausse de 1.8% par rapport à 2013)
L’analyse du PNB des 6 principaux groupes bancaire français permet d’identifier 2 grandes catégories d’acteurs ayant des axes stratégiques très différents :
- La première est composée de BNP Paribas et de la Société Générale : ces 2 banques sont fortement internationalisées, majoritairement implantées dans les zones urbaines et leurs activités de BFI ont un poids important.

• BNP Paribas : PNB 2014 = 39.2 milliard d’euros
61.5% Banque de détail / 22.1 % BFI / 16.4% Autres activités (Gestion d’actifs, assurances…)

• Société Générale : PNB 2014 = 23.6 milliards d’euros
58.2% Banque de détail / 27.5% BFI / 14.3% Autres activités

- Les 4 autres groupes bancaires se positionnent sur le segment de la banque de proximité : faiblement internationalisés, leur maillage territorial est très étendu et leur principale activité reste la banque de détail.

• Crédit Agricole : PNB 2014 = 29.4 milliard d’euros
71.4% Banque de détail / 12.1 % BFI / 16.2% Autres activités (Gestion d’actifs, assurances…)

• BPCE : PNB 2014 = 23.3 milliards d’euros
69.0% Banque de détail / 12.0% BFI / 19.0% Autres activités

• Crédit Mutuel - CIC : PNB 2014 = 15.4 milliards d’euros
76.6% Banque de détail / 6.8% BFI / 16.6% Autres activités

• La Banque postale : PNB 2014 = 5.7 milliards d’euros
94.3% Banque de détail / 0 % BFI / 5.7% Autres activités

L’exemple de l’analyse du PNB des principaux groupes bancaires français nous permet d’illustrer que l’analyse du PNB par ligne de métier permet d’identifier des catégories d’acteurs aux stratégies différentes.
Nous allons maintenant étudier comment l’évolution des composantes du PNB sur le long terme et l’évolution de sa répartition par lignes de métiers à court et moyen terme se traduisent dans les évolutions stratégiques des banques.


II. LES EVOLUTIONS DU PNB ET DE SA REPARTITION PAR LIGNES DE METIERS SE TRADUISENT DANS L’EVOLUTION DES STRATEGIES DES BANQUES

Le PNB des principaux groupes bancaires français a progressé de 1.8% en 2014. Cette hausse est largement imputable au dynamisme des activités de gestion d’actifs et d’assurance des opérateurs. En revanche, sur le segment de la banque de détail, le PNB est resté stable, voire en léger repli chez certains acteurs.

A. L’évolution des principales composantes du PNB sur le long terme

• Diminution de la part de la marge d’intermédiation

Compte tenu de leur activité d’intermédiation, la marge nette des banques évolue traditionnellement positivement avec la courbe des taux : l’écart entre les taux longs et les taux courts ayant fortement diminué ces dernières années, la marge d’intérêt nette s’est donc réduite. Cet effet mécanique est amplifié par deux phénomènes :

- A l’actif, les banques font face à d’importants rachats ou renégociations de crédits immobiliers, ce qui implique la production de nouveaux prêts à taux réduits donc une baisse du rendement des actifs et une baisse de la marge d’intérêt à long terme. En outre, la production de crédits aux entreprises reste faible compte tenu d’une conjoncture peu porteuse.
- Au passif, le coût des dépôts souffre de la rigidité de l’ajustement à la baisse de la rémunération d’une partie des dépôts collectés sous forme d’épargne règlementée (Livret A, LDD, CEL, PEL) comparativement aux taux de marché en très forte baisse ce qui implique des charges plus élevées et donc une incidence négative sur la marge d’intérêt.
Avec la politique de désintermédiation bancaire initiée dans les années 80 et l’intensification de la concurrence renforcée par l’arrivée de nouveaux acteurs, on constate donc que la part du PNB générée par la marge d’intermédiation tant à diminuer au profit des commissions. (-3.6% en 2014)

• Une évolution positive de la part des commissions qui se stabilise
Si la part des commissions n’a cessé de grandir au cours des vingt dernières années, au détriment de la part de la marge d’intermédiation, on assiste aujourd’hui à une stabilisation liée à l’intensification de la concurrence (arrivée de concurrents non-bancaires sur les métiers traditionnels : fintechs, établissements de paiement) ainsi qu’aux évolutions règlementaires défavorables aux banques sous l’impulsion d’actions gouvernementales ayant pour but de faire baisser les prix bancaires (plafonnement des commissions d’intervention depuis la Loi de séparation et de régularisation des activités bancaires en vigueur depuis le 1er Janvier 2014 ; mise en œuvre d’un accord de mobilité bancaire en 2017, développement du paiement électronique diminuant de 50% les commissions prélevées par les banques sur les commerçants lors des paiements par carte bancaire)

B. Et les tendances d’évolution des lignes métiers à court et moyen terme

• Un marché de la banque de détail atone

Les revenus de la banque de détail en France ont stagnés en 2014. Sur le segment de l’épargne, la collecte nette sur le livret A (- 6.1 Md€) a été la plus faible depuis 1996, en raison de l’abaissement du taux d’intérêt et l’attractivité d’autres produits d’épargne grand public (PEL, Assurance-Vie). La demande de crédits, autre source de revenus importante, est également restée atone en 2014 : malgré des conditions de financement favorables (baisse des taux d’intérêts), l’inertie du marché immobilier a bridé le volume de nouveaux crédits à l’habitat. De plus, les crédits à la consommation ainsi que les crédits aux entreprises se sont également repliés (faible pouvoir d’achat, faible niveau d’activité, peu d’investissement).

• La BFI bridée par les contraintes réglementaires mais soutenue par un contexte financier favorable

Les revenus de la BFI ont très peu progressé en 2014 (+0.1%). Les plans de réduction des coûts mis en place par les acteurs ont pénalisé l’activité de ce segment, déjà rendue plus difficile par le durcissement de la réglementation (Bâle III). Néanmoins, le volume des transactions de fusions-acquisitions a fortement augmenté (environnement de taux bas, niveau élevé de liquidités disponibles), les entreprises tentant de conquérir des parts de marché par croissance externe dans un contexte économique dégradé.

• La bonne collecte en assurance-vie a porté la Gestion d’actifs

Les encours globaux sous gestion ont dépassé les 3200 Md€ en 2014, en hausse de 3.5%. Cette nette augmentation est liée aux bonnes performances des produits obligataires et surtout à la forte hausse de la collecte en assurance-vie, qui a tiré le volume des actifs gérés sous mandat.

C. Se traduisent dans l’évolution des orientations stratégiques privilégiées par les banques

Face à la faible rentabilité des métiers traditionnels et à la recrudescence des risques pesant sur l’activité du secteur bancaire, les opérateurs se sont progressivement adaptés en repensant leur business model.

Cela se traduit notamment par deux axes de développement :

• Le recentrage sur les métiers moins risqués : Suite au renforcement des contraintes réglementaires et à la mise en place de nombreux plans de réduction des coûts, les banques françaises ont restreint leurs activités de BFI depuis 2010, souvent pour se recentrer sur les métiers traditionnels du secteur tels que la banque de détail. Par ailleurs, en 2014, l’environnement financier caractérisé par des taux très bas a incité les banques à développer leurs activités de gestion d’actifs et d’assurance afin de compenser la faible rentabilité des métiers historiques.

• Le développement de multiples activités connexes : Aux principales activités traditionnelles, les banques ont développé de multiples activités connexes telles que l’émission de moyens de paiement, la distribution de produits financiers, les conseils financiers, les prises de participation dans des sociétés financières, industrielles, commerciales ou de services, sans oublier la diffusion de contrats d’assurance-vie.

Cette dernière activité a d’ailleurs connu un essor sans précédent dans les années 90, à tel point que les banques en sont devenues les leaders (2 bancassureurs se sont hissés parmi les 5 principaux acteurs en France : CA Assurances et GAGCM) Par ailleurs, les groupes bancaires ont poursuivi leur montée en puissance sur le marché de l’assurance en se lançant sur le marché de l’assurance dommage où ils effectuent une véritable percée.

Il faut également souligner que les banques françaises se sont fortement développées sur des segments d’activités relativement éloignés de leur métier de base, à commencer par l’immobilier. Elles se sont également déployées dans les services à la personne, la télésurveillance et plus récemment dans la téléphonie mobile.


CONCLUSION :
En conclusion, nous avons pu démontrer que la répartition du PNB par lignes de métiers permet d’identifier les sources de revenus des banques et de distinguer par là-même leurs axes stratégiques.
De plus, l’évolution des composantes du PNB exerce une influence sur l’évolution des lignes métiers qui conduit les établissements bancaires à adapter leur stratégie et repenser leur business model : la diminution de la marge d’intermédiation, qui reste néanmoins la principale source de revenus, a conduit les banques à rechercher de nouvelles sources de PNB via la prestation de services connexes et la prestation de services d’investissement. Cependant, le renforcement des contraintes réglementaires les a incitées à se recentrer sur les activités de banque de détail et à restreindre leurs activités de BFI.
Afin de préserver le niveau de leur PNB avec l’arrivée des nouveaux acteurs (fintechs, concurrence des établissements de paiement depuis l’ouverture du marché en Juillet 2009, renforcée par la directive sur la monnaie électronique de Janvier 2013), les entreprises du secteur bancaire vont mettre en place de nouvelles stratégies orientées sur le développement de solutions digitales permettant également de minimiser les charges de fonctionnement et devraient également poursuivre leurs offensives sur le segment du paiement électronique.

nicolas percet

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Message par Florent C Jeu 10 Mar - 22:11

En fait ce sujet a l'air simple mais je galère pour trouver un plan. Je réfléchissais à cette alternative mais bon je ne la trouve pas terrible. J'ai envoyé un mail à Valérie V. pour lui demander son avis. A suivre...

I. Le PNB à travers les différents métiers
A. Les composantes du PNB
B. Les métiers de la banque
BDD
BFI
etc.

II. Les évolutions en France
A. De la désintermédiation à la nécessaire diversification
B. La banque universelle en France
C. Impact de la loi de séparation des activités bancaires.

Florent C

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