Question n°18 Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers ( Bilan, compte de Résultat)
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Question n°18 Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers ( Bilan, compte de Résultat)
Question n°18
Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers ( Bilan, compte de Résultat) ?
INTRODUCTION
Le groupe CM11 affiche un résultat net de 2 514 millions d’euros, 37,5 milliards d’euros de capitaux propres et un ratio CET1 de 15,1% en 2015.
L’analyse du bilan d’une banque est principalement focalisée sur l’analyse des risques qui sont au cœur de l’activité. Celui d’entreprise non bancaire est une photographie de sa situation patrimoniale.
Le compte de résultat d’une banque permet de comprendre l’origine des revenus, les principaux coûts et l’impact du risque sur les résultats de l’année. Nous allons dans une première partie voir comment la spécificité d’une entreprise bancaire est retracée dans les différents postes de ses états financiers.
I°) Le bilan d’une entreprise financière est différent du bilan d’une entreprise non financière
1°) La structuration du bilan : (du plus liquide au moins liquide). Le cadre comptable ventile le bilan d’une banque en 5 classes :
a)Le haut de bilan :
-classe 1 : les actifs et passifs de la classe 1 correspondent aux opérations interbancaires celles que la banque réalise avec d’autres institutions bancaires
-classe 2 : les actifs et passifs de la classe 2 sont composés des opérations avec la clientèle (dépôts collectés , crédits accordés)
- classe 3 : les actifs et passifs de la classe 3 sont composés des opérations sur titres et les opérations diverses (placement de la banque, dettes que la banque émet pour se refinancer).
Le bilan ne retrace pas les opérations sur titres effectuées pour le compte de la clientèle.
b) Le bas de bilan :
- classe 4 : les valeurs immobilisées à l’actif
- classe 5 : les provisions constituées et les fonds propres y compris les bénéfices non distribués.
Outre la structuration du bilan, les postes présentent des différences notables
II - Les différents postes
Les fonds collectés au passif sont utilisés pour financer les actifs
a)- Les différences à l'actif : informe sur l’utilisation des fonds collectés :
Les crédits ne représentent plus que 30% en 2013.
La politique de crédit est le poste du bilan qui fait l’objet du plus d’attention de la part du régulateur, des autorités.
Le principal risque est le risque de liquidité, dans les banques françaises : les dépôts sont inférieurs aux crédits accordés.
Les entreprises régionales de type coopératives maintiennent un équilibre entre crédits et dépôts et se refinancent encore sur le marché interbancaire.
Les grandes banques européennes (BNP PARIBAS)), elles sont en sous liquidité et se finance plutôt par le marché de la dette. Les responsables de la banque ont pour principale mission de limiter ces décalages défavorables entre l’actif et le passif et de prendre des décisions limitant l’exposition aux risques de leur établissement
b) Les différences au passif : renseigne sur l’origine des ressources :
L’importance croissante des titres et emprunts interbancaires qui sont passés de 19 % en 1980 à 51, 5% en 2013.
Le niveau des fonds propres est réglementé
Les banques historiquement se caractérisaient par une proportion extrêmement faible de fonds propres (5% contre 25 % pour les entreprises classiques endettées).
Le calcul de l’exigence en capital (capital requirement) se fait selon le principe ci dessous :
Capital requirement = fonds propres prudentiels/ Actifs pondérés du risque.
II°) La spécificité au niveau du compte de résultat :
1°) Le PBN produit Net bancaire :
Le PNB se distingue du CA d’une entreprise non bancaire : il est composé de 3 éléments
a)° L’intermédiation bancaire : différence entre les revenus d’intérêts encaissés par la banque et les charges d’intérêts payées par la banque.
Les revenus d’intérêt sont pour l’essentiel issus des crédits accordés à la clientèle et issus des titres achetés sur le marché.
b°) Les commissions et la tarification des services :
Tarification des produits et services bancaires (carte, packaging, commission d’incidents), commissions de produits d’assurance-vie, produits financiers
c) Les revenus des activités de marché :
Utilisation de la trésorerie de la banque pour son propre compte.
d) les revenus des activités connexes :
promotion immobilière via les filiales, leasing, téléphonie.
2°)Les principaux coûts et la productivité de la banque :
a) les frais généraux :
charges de personnel (poste important entre 60 et 70% du total des charges, dépenses informatiques, ensemble des charges de gestion. L’optimisation des frais généraux constitue un levier de productivité important son calcul : COEX = frais généraux/ PNB.
(entre 60 et 65%)
b°) le coût du risque :
c ‘est le troisième poste qui va influencer significativement le résultat net des établissements : les banques doivent enregistrer en provisions une partie de leurs créances douteuses, elles le font selon 2 logiques :
- sur une base individuelle : sur un défaut de paiement d’un client, elles vont estimer le pourcentage du capital qui pourrait ne pas être recouvré.
- sur la base collective : enregistrement d’une provision statistique sur un portefeuille de crédit.
Le taux de provisionnement par rapport aux créances douteuses se situe en France (2014° autour de 50% selon les données BDF.)
CONCLUSION :
Le bilan est différent par opposition à la photographie instantanée du patrimoine d'une entreprise. Le bilan d'une banque doit montrer sa capacité à participer à la structuration de l'économie au travers de deux points clés : sa solvabilité et sa liquidité.
Le compte de résultat d’une banque retrace la politique, la stratégie d’une banque.
La lecture des états financiers avec le hors bilan permet de saisir les différentes dimensions de la gestion dune banque. Celle-ci doit se faire dans le respect du principe de base de la finance qu’est l’équilibre Risque/Rentabilité. Cette conscience du risque est sans doute le facteur le plus décisif dans l’exercice de ce métier.
Quelques chiffres
Notion à savoir
Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers ( Bilan, compte de Résultat) ?
INTRODUCTION
Le groupe CM11 affiche un résultat net de 2 514 millions d’euros, 37,5 milliards d’euros de capitaux propres et un ratio CET1 de 15,1% en 2015.
L’analyse du bilan d’une banque est principalement focalisée sur l’analyse des risques qui sont au cœur de l’activité. Celui d’entreprise non bancaire est une photographie de sa situation patrimoniale.
Le compte de résultat d’une banque permet de comprendre l’origine des revenus, les principaux coûts et l’impact du risque sur les résultats de l’année. Nous allons dans une première partie voir comment la spécificité d’une entreprise bancaire est retracée dans les différents postes de ses états financiers.
I°) Le bilan d’une entreprise financière est différent du bilan d’une entreprise non financière
1°) La structuration du bilan : (du plus liquide au moins liquide). Le cadre comptable ventile le bilan d’une banque en 5 classes :
a)Le haut de bilan :
-classe 1 : les actifs et passifs de la classe 1 correspondent aux opérations interbancaires celles que la banque réalise avec d’autres institutions bancaires
-classe 2 : les actifs et passifs de la classe 2 sont composés des opérations avec la clientèle (dépôts collectés , crédits accordés)
- classe 3 : les actifs et passifs de la classe 3 sont composés des opérations sur titres et les opérations diverses (placement de la banque, dettes que la banque émet pour se refinancer).
Le bilan ne retrace pas les opérations sur titres effectuées pour le compte de la clientèle.
b) Le bas de bilan :
- classe 4 : les valeurs immobilisées à l’actif
- classe 5 : les provisions constituées et les fonds propres y compris les bénéfices non distribués.
Outre la structuration du bilan, les postes présentent des différences notables
II - Les différents postes
Les fonds collectés au passif sont utilisés pour financer les actifs
a)- Les différences à l'actif : informe sur l’utilisation des fonds collectés :
Les crédits ne représentent plus que 30% en 2013.
La politique de crédit est le poste du bilan qui fait l’objet du plus d’attention de la part du régulateur, des autorités.
Le principal risque est le risque de liquidité, dans les banques françaises : les dépôts sont inférieurs aux crédits accordés.
Les entreprises régionales de type coopératives maintiennent un équilibre entre crédits et dépôts et se refinancent encore sur le marché interbancaire.
Les grandes banques européennes (BNP PARIBAS)), elles sont en sous liquidité et se finance plutôt par le marché de la dette. Les responsables de la banque ont pour principale mission de limiter ces décalages défavorables entre l’actif et le passif et de prendre des décisions limitant l’exposition aux risques de leur établissement
b) Les différences au passif : renseigne sur l’origine des ressources :
L’importance croissante des titres et emprunts interbancaires qui sont passés de 19 % en 1980 à 51, 5% en 2013.
Le niveau des fonds propres est réglementé
Les banques historiquement se caractérisaient par une proportion extrêmement faible de fonds propres (5% contre 25 % pour les entreprises classiques endettées).
Le calcul de l’exigence en capital (capital requirement) se fait selon le principe ci dessous :
Capital requirement = fonds propres prudentiels/ Actifs pondérés du risque.
II°) La spécificité au niveau du compte de résultat :
1°) Le PBN produit Net bancaire :
Le PNB se distingue du CA d’une entreprise non bancaire : il est composé de 3 éléments
a)° L’intermédiation bancaire : différence entre les revenus d’intérêts encaissés par la banque et les charges d’intérêts payées par la banque.
Les revenus d’intérêt sont pour l’essentiel issus des crédits accordés à la clientèle et issus des titres achetés sur le marché.
b°) Les commissions et la tarification des services :
Tarification des produits et services bancaires (carte, packaging, commission d’incidents), commissions de produits d’assurance-vie, produits financiers
c) Les revenus des activités de marché :
Utilisation de la trésorerie de la banque pour son propre compte.
d) les revenus des activités connexes :
promotion immobilière via les filiales, leasing, téléphonie.
2°)Les principaux coûts et la productivité de la banque :
a) les frais généraux :
charges de personnel (poste important entre 60 et 70% du total des charges, dépenses informatiques, ensemble des charges de gestion. L’optimisation des frais généraux constitue un levier de productivité important son calcul : COEX = frais généraux/ PNB.
(entre 60 et 65%)
b°) le coût du risque :
c ‘est le troisième poste qui va influencer significativement le résultat net des établissements : les banques doivent enregistrer en provisions une partie de leurs créances douteuses, elles le font selon 2 logiques :
- sur une base individuelle : sur un défaut de paiement d’un client, elles vont estimer le pourcentage du capital qui pourrait ne pas être recouvré.
- sur la base collective : enregistrement d’une provision statistique sur un portefeuille de crédit.
Le taux de provisionnement par rapport aux créances douteuses se situe en France (2014° autour de 50% selon les données BDF.)
CONCLUSION :
Le bilan est différent par opposition à la photographie instantanée du patrimoine d'une entreprise. Le bilan d'une banque doit montrer sa capacité à participer à la structuration de l'économie au travers de deux points clés : sa solvabilité et sa liquidité.
Le compte de résultat d’une banque retrace la politique, la stratégie d’une banque.
La lecture des états financiers avec le hors bilan permet de saisir les différentes dimensions de la gestion dune banque. Celle-ci doit se faire dans le respect du principe de base de la finance qu’est l’équilibre Risque/Rentabilité. Cette conscience du risque est sans doute le facteur le plus décisif dans l’exercice de ce métier.
Quelques chiffres
Notion à savoir
Dupont- Messages : 5
Date d'inscription : 19/01/2016
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