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Question 34 : Une entreprise rentable est-elle forcément solvable ? Justifiez votre réponse

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Question 34 : Une entreprise rentable est-elle forcément solvable ? Justifiez votre réponse Empty Question 34 : Une entreprise rentable est-elle forcément solvable ? Justifiez votre réponse

Message par nicolas percet Mer 17 Fév - 13:24

INTRODUCTION :

La rentabilité et la solvabilité sont deux indicateurs essentiels de la santé financière d’une entreprise qui lui permettent de pérenniser son exploitation mais également de se développer. La recherche de l’optimisation conjointe de la rentabilité et de la solvabilité d’une entreprise est considérée comme prédominante tant par les responsables de l’entreprise (actionnaires, dirigeants) que par ses partenaires externes (prêteurs, fournisseurs, investisseurs).
Ces deux notions émanant de documents comptables différents, il est opportun de se demander s’il existe un lien entre les deux et, notamment, si la rentabilité d’une entreprise exerce une influence sur sa solvabilité.
Aussi, après avoir défini ses deux notions, nous démontrerons dans un premier temps que la rentabilité d’une entreprise a un impact sur sa solvabilité avant de nuancer cette affirmation en montrant les limites de ce raisonnement.

I. DEFINITION DES NOTIONS DE RENTABILITE ET DE SOLVABILITE

A. La rentabilité
La rentabilité d’une entreprise s’exprime au travers du compte de résultat qui, en confrontant l’ensemble des produits et des charges d’un exercice, permet d’indiquer si l’activité a dégagé un bénéfice ou une perte.
La rentabilité exprime donc la capacité d’une entreprise à générer un revenu à partir des ressources qu’elle emploie, que ce soit par sa seule activité d’exploitation (l’indicateur est alors l’EBE) ou par l’ensemble de ses activités (l’indicateur est alors le Résultat Net).
La rentabilité d’une entreprise peut se mesurer au travers de trois principaux ratios :
• Le ratio de marge brute d’exploitation : EBE / CA
• Le ratio de rentabilité financière (ROE = Return On Equity) : Résultat net / Capitaux propres
• Le ratio de rentabilité des actifs (ROA = Return On Assets) : Résultat net / Total des actifs
Pour le dirigeant, l’analyse de son seuil de rentabilité (niveau d’activité pour lequel, au compte de résultat, l’ensemble des produits couvre l’ensemble des charges) constitue un bon outil d’aide à la décision d’entreprendre.

B. La solvabilité
La solvabilité émane elle de la structure financière de l’entreprise et s’exprime au travers du bilan. Elle mesure et permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements et elle est reliée aux fonds propres qui représentent l’assise financière.
Ainsi, la solvabilité d’une entreprise se mesure par :
• Le niveau des fonds propres :
Ration d’indépendance financière : Capitaux propres / Capitaux permanents (doit être >1)

• Leur poids dans le total du bilan :
Ratio de solvabilité : Fonds Propres / Total du bilan (doit être > 20 /25%)
La solvabilité permet également de faire ressortir :
• La capacité d’endettement : Dettes structurelles / Fonds Propres (doit tendre vers <1)
• La capacité de remboursement : Endettement / CAF
L’étude de la solvabilité est primordiale pour le banquier en vue de l’octroi de concours bancaires mais son analyse ne sera pertinente que s’il l’étudie en fonction du secteur d’activité de l’entreprise : une solvabilité de 20% est plus acceptable dans le secteur commercial que dans le secteur de l’industrie où la norme est plus de 30-35%.

II. LA RENTABILITE DE L’ENTREPRISE INFLUE SUR SA SOLVABILITE
La rentabilité et la solvabilité sont donc deux notions distinctes que l’on mesure à partir de documents comptables différents. Cependant, ses deux notions peuvent être liées et nous allons voir dans quelle mesure la rentabilité exerce une influence sur la solvabilité de l’entreprise.
En effet, en dégageant de la rentabilité, une entreprise va générer des bénéfices qui vont pouvoir être soit distribués aux actionnaires sous forme de dividendes soit conservés dans l’entreprise et reportés dans les fonds propres au passif du bilan. Le choix d’arbitrer judicieusement les bénéfices entre distribution et réserve est une déterminante primordiale dans la pérennité de l’entreprise :
• Si l’on suppose que les dirigeants vont bien rémunérer les apporteurs de capitaux, alors ceux-ci seront enclins à s’investir plus dans l’entreprise et à apporter de nouveaux capitaux qui permettront à l’entreprise de s’autofinancer sans avoir recours à l’endettement.
Dans ce cas, la rentabilité de l’entreprise présente un gage de confiance auprès des actionnaires et elle va permettre d’améliorer la solvabilité de l’entreprise par une augmentation de sa capacité d’autofinancement (CAF) liée à l’apport de capitaux plus important et une moindre dépendance à l’égard des prêteurs.

• Par ailleurs, à niveau d’activité constant, si l’entreprise décide de conserver une part importante de ses bénéfices en réserve, elle va mécaniquement augmenter le niveau de ses fonds propres ou réduire son endettement.
Là encore, dans la mesure où le niveau d’activité n’a pas accru le besoin en fonds de roulement, le fonds de roulement de l’entreprise a augmenté et permet de couvrir une plus grande partie de son besoin en fonds de roulement donc cela améliore la solvabilité de l’entreprise via une augmentation de l’Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE).
A l’inverse, lorsque l’ETE est négatif cela signifie que la marge d’exploitation ne peut financer ni les besoins à court terme ni le maintien de l’outil de production. La rentabilité d’exploitation est clairement insuffisante et l’impact à court terme se manifeste par une crise de liquidité à laquelle seules l’augmentation des concours bancaires et/ou l’augmentation des fonds propres sont susceptibles de répondre. A plus long terme, l’insuffisance de rentabilité impacte la solvabilité de l’entreprise et peut entraîner des pertes du fait de l’ « effet de ciseau » : rentabilité en baisse et maintien voire augmentation des autres frais, notamment des frais financiers.
Au travers de ces exemples, nous avons eu l’opportunité d’aborder les notions de Capacité d’autofinancement et d’Excédent de Trésorerie d’Exploitation qui permettent d’établir des liens entre le compte de résultat (d’où émane la rentabilité) et le bilan (d’où émane la solvabilité). Cela conforte donc l’affirmation selon laquelle la rentabilité exerce une influence sur la solvabilité de l’entreprise.

III. LES LIMITES DE CE RAISONNEMENT
Toutefois, il convient de nuancer l’affirmation précédente dans la mesure où la rentabilité est parfois dissociée de la notion de solvabilité.
C’est le cas dans les exemples suivants :
• Une entreprise récente qui connaît une croissance importante peut tout à fait être rentable sans être solvable si ses capitaux de départ ne sont pas suffisants pour accompagner sa croissance et qu’elle dépend de manière trop importante de l’endettement. On peut également prendre l’exemple d’une entreprise qui devient rentable suite à des investissements lourds indispensables à son activité, qui augmente le poids de ses actifs immobilisés et que la rentabilité dégagée ne permet pas de couvrir.

Dans ces exemples, on constate que la part des fonds propres diminue au profit de celle des dettes, ce qui altère sa solvabilité et réduit la capacité d’endettement de l’entreprise, même si elle parvient à dégager de la rentabilité.

• De même, une entreprise qui connaît une difficulté conjoncturelle ou qui décide de se positionner sur un nouveau marché peut connaître un déficit de rentabilité caractérisé par une Insuffisance Brute d’exploitation sur une ou plusieurs années, sans toutefois mettre en péril sa solvabilité car elle se projette sur une rentabilité future. Cette situation doit cependant rester exceptionnelle pour que l’entreprise préserve son avenir.
Cet exemple illustre les conséquences d’un accroissement du cycle d’exploitation de l’entreprise (Achat – Production – Vente) qui se traduit par une augmentation plus rapide du besoin en fonds de roulement par rapport au fonds de roulement car la rentabilité de l’année N n’est pas suffisante pour financer les besoins de la nouvelle activité.

• La solvabilité de l’entreprise peut également être dégradée en raison d’une politique de distribution mal équilibrée entre les actionnaires et l’entreprise qui ne lui permet plus de disposer des capitaux nécessaires à son activité. C’est le cas rencontré dans des montages de type LBO où le versement de dividendes élevés à la société-mère est obligatoire pour rembourser l’endettement nécessaire à l’achat de l’entreprise qui n’a plus les moyens d’assurer sa croissance. L’entreprise peut aussi mettre en péril sa solvabilité si elle n’est pas attentive à la constitution des fonds propres : en effet, le capital non appelé est repris au même titre que le capital appelé alors que le versement dépend des capacités financière des associées eux-mêmes. Ainsi, en cas de nécessite et dans le cadre de défaillance, une omniprésence de capital non appelé peut conduire à une insolvabilité de l’entreprise malgré une bonne rentabilité.
Ces exemples nous montrent l’importance du niveau des fonds propres et de leur poids dans la taille du bilan qui, s’il n’est pas suffisant, peut mettre l’entreprise en situation de redressement ou liquidation judiciaire, ceci de manière totalement indépendante de la rentabilité de la structure.
• Enfin, on peut également citer un exemple dans lequel, paradoxalement, une dégradation temporaire de la solvabilité peut avoir un effet bénéfique sur la rentabilité d’une entreprise : en effet, via le mécanisme de l’effet de levier, une entreprise peut avoir intérêt à recourir à l’endettement plutôt qu’à autofinancer un investissement. Cela ne vaut évidemment que si le taux d’intérêt du crédit est plus faible que le taux de rentabilité du capital. Sinon, l’effet de levier se transforme en effet de massue.

CONCLUSION :
Ainsi, rentabilité et solvabilité sont des notions étroitement liées et, le plus souvent, la rentabilité est au service de la solvabilité. En effet, la rentabilité est la raison d’être de l’entreprise et si les gains de son exploitation ne lui permettent pas de couvrir ses coûts de fonctionnement alors elle n’a pas lieu d’exister. En revanche, la solvabilité est une notion plus délicate qui doit être analysée avec précaution car elle doit être appréciée en fonction de l’ancienneté de l’entreprise, de sa situation par rapport à son cycle de production, à comparer avec les normes sectorielles et surtout sur plusieurs années d’exercice.
Pour assurer une croissance longue et pérenne, l’entreprise se doit donc d’être à la fois rentable et solvable. Bien que l’amalgame entre les deux soient souvent effectué, il est cependant primordial dans l’analyse financière d’aborder ces deux points de manière indépendante.

nicolas percet

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Message par nicolas percet Ven 19 Fév - 13:06

Bonjour à tous.

Après prise en compte de certaines remarques, il semble que ma fiche comporte certaines erreurs que j'ai finalement corrigé :

- il est faux de dire que l'apport de K par les actionnaires augmente la CAF de l'entreprise
- il est difficile d'expliquer qu'une entreprise augmente sa rentabilité sans augmenter son volume d'activité et donc son BFR.

Je vous laisse le soin d'effectuer les corrections nécessaires et reste à l'écoute de toute remarque constructive.

nicolas percet

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Message par Alexandre R Ven 19 Fév - 19:35

Salut Nicolas.
Une entreprise peut augmenter sa rentabilité simplement en augmentant sa marge ou en allégeant sa structure (abaissement du points mort)
Donc à niveau d'activité constant la rentabilité peut augmenter

Alexandre R

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