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Message par Dupont Lun 15 Fév - 14:28

Question n°48
La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?
INTRODUCTION :


La politique monétaire de la BCE

L'objectif principal de l'Eurosystème est de maintenir la stabilité des prix.
En octobre 1998, le Conseil des gouverneurs de la BCE a défini la stabilité des prix comme le maintien du taux d'inflation moyen dans l’ensemble de la zone euro à des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme.
Pour cela, la BCE s’appuie sur deux piliers.
Approche à deux piliers
L'analyse par la BCE des risques pesant sur la stabilité des prix repose sur deux perspectives complémentaires, désignées sous le terme de « piliers » : l’analyse économique et l’analyse monétaire.
L'analyse économique
Elle vise à évaluer les facteurs déterminant l’évolution des prix à court et moyen terme, en mettant l’accent sur l'activité réelle et les conditions financières dans l’économie. Pour ce faire, la BCE analyse régulièrement l'évolution de la production globale, celle de la demande et de la situation sur le marché du travail, les politiques budgétaires, la balance des paiements de la zone euro ou encore les prix des actifs et les rendements financiers. Ceux-ci peuvent en effet servir à obtenir des informations sur les anticipations d'inflation par les marchés financiers. Par exemple, lorsque les investisseurs se mettent à vendre des obligations, cela peut signifier qu’ils anticipent implicitement que des tensions inflationnistes vont conduire à une hausse des taux d’intérêt (et donc à une baisse de la valeur des obligations).
L’analyse monétaire
Elle est axée sur un horizon à plus long terme, s'appuyant sur le lien à long terme supposé relier la quantité de monnaie en circulation et les prix (Théorie quantitative de la monnaie).
C’est une stratégie proche de celle que pratiquait la Bundesbank avant son intégration à l’Euro sytème. Elle consiste à définir un taux de croissance de la masse monétaire au sens le plus large, que l’on appelle « M3 », ( globalement de + 4,5 %, dans la zone euro) jugée compatible avec le maintien à moyen terme de 2 % de hausse des prix.


Les opérations de politique monétaire de l’Euro système
La banque centrale agit par la fixation des taux d’intérêt qu’elle prélève lorsqu'elle fournit de la liquidité au système bancaire. C’est ce qu’on appelle les taux d’intérêt directeurs. Elle pilote ainsi les taux d’intérêt du marché monétaire appelé aussi marché interbancaire.
Les Banques centrales nationales servent de relais à la BCE pour la mise en œuvre de la politique monétaire, dans ce que l’on appelle l’euro système.
La BCE et les BCN ont recours à trois instruments principaux pour piloter les taux d’intérêt : les opérations d’open market qui sont l’instrument le plus important, les facilités permanentes et les réserves obligatoires.
Les opérations d’open market
Elles sont constituées par des achats ou des ventes de titres ou par des prêts à court terme de l’Eurosytème aux banques en échange de titres détenus par celes-ci et donnés temporairement en garantie des prêts accordés (mécanisme appelé prise en pensions). Des opérations d’open market sont effectuées chaque semaine et chaque mois. Le taux d’intérêt fixé par le BCE pour les opérations d’open market est le principal taux directeur. Les titres acceptés en pension par l’Eurosystème peuvent être des titres de dette publique ou des obligations privées de bonne qualité. Le temps de prise en pension de ces titres à trois mois pour les opérations de refinancement à plus long terme.
Les facilités permanentes
Elles permettent aux banques de retirer ou de déposer de la liquidité bancaire au jour le jour.
Les réserves obligatoires
Elles constituent un autre levier d’action pour l’Eurosytème : les établissements de crédit doivent constituer des réserves obligatoires auprès des Banques centrales nationales. Le volume de ces réserves est essentiellement calculé en fonction des dépôts effectués par les clientèles de ces banques. L'objectif des réserves obligatoires est de stabiliser les taux d'intérêt sur le marché monétaire et de créer (ou d'accentuer) un besoin structurel de liquidités.

I°) La politique monétaire influence la politique budgétaire des Etats :


1°) L’influence au niveau des recettes de l’ETAT:
a)° Les taux directeur :
Les modifications des taux d'intérêt directeurs influencent directement les banques et indirectement les taux appliqués par les banques aux prêts et aux dépôts de leurs clients. Une hausse des taux directeurs peut ainsi entrainer un resserrement du crédit ou une hausse de son coût, influençant les comportements de consommation, d’épargne et d’investissement des ménages et ceux des entreprises. Les modifications des taux d’intérêt directeurs influencent aussi les prix des actifs et les taux de change. La transmission aux conditions financières et économiques d’ensemble se fait également non seulement par les décisions de modification proprement dites mais aussi par les anticipations des acteurs économiques concernant de futures modifications des taux directeurs. L’anticipation d’un mouvement durable de hausse de ces taux pourra peser sur les taux d'intérêt à moyen et long terme.

Exemple en cas de baisse du taux REFI :

Une baisse de taux REFI  (taux de refinancement que paye les banques lorsqu’elles achètent de l’argent auprès de la BCE) va  faire baisser le taux des prêts des banques commerciales qui vont favoriser les prêts, par conséquent favoriser les investissements. L’activité va se développer=> plus d’impôts=> plus de recettes.

Le taux central, baromètre du crédit en zone euro, reste ainsi à 0,05%, le niveau où il stationne depuis septembre 2014. Le taux de dépôt est toujours -0,3%, le niveau auquel il a été abaissé en décembre, et le taux de prêt marginal est maintenu à 0,3%. Aucun analyste n'attendait de mouvement sur les taux ce mois-ci.

Les taux très bas sont un élément de l'arsenal déployé par la BCE pour faire repartir les prix en zone euro. L'institution de Francfort espère qu'en abaissant le coût du crédit pour les entreprises et les ménages, et en pénalisant -au moyen d'un taux de dépôt négatif-les banques qui stockent de l'argent auprès d'elle, elle pourra contribuer à faire circuler les liquidités dans le système économique. Et, de fait, à revigorer l'activité et les prix.


2) L’influence au niveau des dépenses de l’ETAT :

a)° la règle d’or MAASTRICHT :
• Règle d'or : Les ETATS sont encadrés :
L'article 3 du traité instaure «la règle d'équilibre budgétaire» qui fixe à 0,5 % du PIB la limite autorisée de déficit structurel. (3% de déficit effectif) Les États peuvent s'écarter de l'objectif en cas de «circonstances exceptionnelles» et ceux dont la dette publique est inférieure à 60 % du PIB sont autorisés à avoir un déficit structurel de 1 %.

Déficit structurel, dépense publique, dette brute… La France fait figure d’exception sur les trois tableaux. L’Allemagne et le Royaume-Uni ont réussi à concilier l’effort de redressement budgétaire à une stratégie de croissance fondée sur l’investissement et la compétitivité. Résultat : une croissance de 1,8% outre-Rhin et de 2,4% outre-Manche, contre seulement 1% en France, selon les prévisions pour 2015.  (1,1 % réalisé en 2015)À présent, l’enjeu pour le pays est bien de voir dans l’objectif de rééquilibrage budgétaire un puissant vecteur de croissance potentielle.

II°) Les limites d’influence sur les politiques économiques nationales


1°) Les ETATS décident du niveau de leurs recettes :

a) La BCE n’intervient pas sur les choix de recettes des Etats. Les recettes fiscales sont décidées par les ETATS, ils peuvent décider d’augmenter le barème de l’IR.
Exemples :
En France, en 2015, suppression de la tranche à 5,5 %.
En Allemagne l’IS est à 28 %, en France à 33 1/3


2°)Les Etats décident de leurs dépenses :Titre 1
a)Les dépenses sont décidées par les ETATS en respectant la règle d’or. Ils peuvent favoriser un secteur.

Exemple en France :
avec la mise en place du pacte de responsabilité et de solidarité :
Il est destiné à redresser la compétitivité des entreprises et à faire baisser le chômage. Il doit permettre de gagner 0,5 % de croissance et créer 200 000 emplois à l’horizon 2017. Ce pacte consiste en 41 milliards d’euros d’aides (réduction des impôts et cotisations sociales, mesures de simplification administrative), accordées aux entreprises en vue de de les inciter à embaucher.

Exemple en Allemagne :
La croissance a atteint 1,7 % en 2015, chiffre le plus élevé depuis quatre ans, et le chômage a été réduit par deux en 10 ans. Berlin financera cette année 8 milliards d'euros de coûts liés aux demandeurs d’asile.


CONCLUSION

Le problème est le suivant, les ETATS sont-ils encore autonomes du point de vue économique ?
Oui les Etats sont encore autonomes mais il est vrai que cette autonomie disparaît tout doucement avec la règle d’or, c’est Bruxelles qui valide les budgets.
Avec un euro faible, qui favorise les exportations et les taux d’intérêts bas, ce qui est favorable au crédit et à l’investissement, on peut se pose la question  suivante : quelles seront les marges de manœuvre des banques centrales et avec quels outils vont-elles agir en cas de nouvelle récession ? (déclaration de Mario DRAGHI qui a affirmé le 22janvier 2016 : la politique de la BCE ne connaît aucune limite).



Notion à savoir
http://www.ecb.europa.eu/ecb/tasks/html/index.fr.html
http://sabbar.fr/economie-2/les-limites-a-lefficacite-des-politiques-economiques/
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/europe/021620980491-lallemagne-affiche-un-excedent-budgetaire-record-de-12-milliards-deuros-1192557.php?B6wAOZDZzWwvKuKQ

Dupont

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Date d'inscription : 19/01/2016

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